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Jews of the Somme

Être Juif dans la Somme

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LES NOUVELLES GALERIES A AMIENS PARTICIPENT A “L’ARYANISATION” DES NOUVELLES GALERIES MODERNES A CAYEUX (FEV-MAR 1942)

La liquidation du stock des Nouvelles Galeries Modernes à Cayeux, magasin de commerce appartenant  aux Israélites Armand et Fanny DREYFUS, fut jugée nécessaire avant de pouvoir vendre le bâtiment à un non-juif.  Dans son compte rendu au Préfet de la Somme en date du 28 février 1942, le commissaire gérant des Nouvelles Galeries Modernes, Honorius BOUDERLIQUE, prononça sa satisfaction à l’imminente liquidation totale du stock avec le départ en “quelques jours” du dernier lot aux Nouvelles Galeries à Amiens  (maintenant Galeries Lafayette):

Carte postale non datée, A.D. Somme en ligne

AJ 38 5062 micro Dossier 617 cliquer ici

Friday 06.17.22
Posted by David Rosenberg
 

22 N0VEMBRE 1945 : l’histoire Juive s’en va

Par une lettre en date du 6 Novembre 1945, le Ministre des Finances de la République demanda au Préfet de la Somme – et aux autres Préfets -- d’envoyer leurs dossiers d’aryanisation à Paris, où désormais  les requêtes pour restitution des biens spoliés  pouvaient être traitées d’une façon centralisée et régulière.

A Amiens les casiers sont rapidement vidés, les dossiers inventoriés et mis en paquets pour le transport. Un “bordereau des dossiers israélites” créé a cette periode se trouve sous forme manuscrit et dactylographié dans la sérié W des ADS.  L’envoi fut énorme, comprenant environ 20.000 pages de documents sur les Juifs de la Somme pendant l’Occupation.* Source: Arch. dep. Somme, 26 W 14

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TRANSCRIPTION PAR DAVID ROSENBERG DU “BORDEREAU DES DOSSSIERS ISRAÉLITES”

Tandis que les envois d’archives par la plupart des préfectures consistaient uniquement de dossiers d’aryanisation,  celui de la préfecture de la Somme comprenait  également certains autres documents d’une grande importance comme témoignage historique : lettres de juifs du département cherchant à être exemptés des mesures de persécution, le registre original des “déclarations israélites” de 1940 signé par les chefs de familles,  le registre des récipiendaires des insignes de l’étoile jaune également signé par les chefs de famille,  les instructions du préfet régional pour la rafle des juifs étrangers et apatrides en juillet 1942, une correspondance des préfets avec les autorités militaires allemandes.

Le déplacement de cette documentation, ainsi que les délais de communicabilité des archives de la deuxième guerre jusqu'à en 2004, a longtemps empêché et limité un examen scientifique et populaire du sort des Juifs de la Somme, surtout pour la période entre mai 1940 et la rafle du 4 janvier 1944. Heureusement, tout récemment, les Archives départementales de la Somme et les Archives nationales ont conclut un partenariat qui permet d’avoir accès à ces dossiers, consultables auparavant seulement à Paris, sur des postes informatiques de la salle de lecture des ADS à Amiens.

Dans cette lettre Henri Weschler, propriétaire spolié de la Maison Marguerite, Mail Albert I à Amiens,  constate que la Préfecture de la Somme l’a informé que « les dossiers concernant les affaires juives avaient été transmis le 22 Novembre 1945 au service des Restitutions Service prov[i]nce 8 Rue Greffulhe à Paris 8e. » Source:  AJ 38 5467 #2419, le 6 février 1947

* Une version microfilm de ces dossiers fut produite dans les années 1990 par les Archives Nationales.  Le numérotage des images permet une évaluation du nombre de pages dans chaque bobine. Il y en avait donc 19.872, soit 20 mille pages, rien que pour les dossiers de la Prefecture de la Somme.

Pour l’histoire du fonds AJ 38 et du partenariat entre les ADS et les AN voir cette présentation par Anne Lejeune, Directrice des Archives Départementales de la Somme, lors de l’inauguration de l’exposition « Être Juif dans la Somme» à la Bibliothèque Universitaire/Citadelle, Université de Picardie/Jules Verne le 22 janvier 2019.

Voir aussi « Le sort des Juifs de la Somme pendant la seconde guerre mondiale : l’apport de la sous-série AJ 38 des Archives nationales » Présentation faite sous l’égide de la Société des Antiquaires de Picardie, samedi le 10 septembre 2016 par David Rosenberg [révisée par le même en janvier 2021]

Wednesday 06.01.22
Posted by David Rosenberg
 

COMBIEN D’ARRESTATIONS ET PAR QUI? QUELQUES RÉCENTES ERREURS DANS LA PRESSE POPULAIRE SUR LA RAFLE DU 4 JANVIER À AMIENS

Le Courrier Picard et France 3 régions tv info risquent de populariser un chiffre incorrect quant au nombre de victimes de la rafle du 4 Janvier 1944 à Amiens. Ce chiffre selon le reportage du 9 et 10 janvier 2022 serait “51” ou “50,” mais le véritable nombre de personnes arrêtées dans la rafle à Amiens (comme c’est indiqué sur la plaque commémorative de la rue Octave Tierce) est plutôt 21 dont tous d’ailleurs n’étaient pas déportés.

Frédéric GAZET, ancien professeur d’histoire et géographie au Lycée de Corbie, a beaucoup travaillé pour établir pour cette plaque les noms et le sort des victimes de la rafle à Amiens. 

Le récent rapportage dans le CP conclut également que les arrestations ont été opérées par la police française ou de Vichy, tandis que pour la rafle du 4 janvier 1944 – contrairement à celle de juillet 1942 – les sources s’accordent pour les attribuer à la Gestapo. 

Renée PONTHIEU (LOURIA) 1942

Le nombre de juifs arrêtés à Amiens pourrait être porté à 22 si l’on compte le bébé que portait Renée PONTHIEU (LOURIA) durant sa grossesse au moment de son arrestation et qui après sa naissance allait être étouffé avec du formol par le médecin du camp d’Auschwitz.  Au nombre raflé à Amiens on peut ajouter 12 personnes arrêtées entre les 4 et 8 janvier dans le reste du département.

Pour d’autres précisions sur la rafle à Amiens et dans le reste du département de la Somme, voir la page suivante



Wednesday 05.25.22
Posted by David Rosenberg
 

SARAH ET SONIA KESTEMBERG : ENCORE DEUX DEPORTÉES JUIVES AVEC UNE CONNEXION CAYOLAISE

Cliquer ici Source : AJ 38 5079-5081 3452

Parmi les déportées du Convoi No. 36, qui part le 23 septembre 1942 de Drancy  vers  Auschwitz, on trouve Sarah KESTEMBERG (parfois KASTEMBERG, KESTENBERG) , 38 ans,  et sa fille Sonia, 19 ans, avec une adresse indiquée au 6 rue du Commerce à CAYEUX-SUR-MER.

Il est peu probable, en dépit de cette information, qu’elles aient été arrêtées à Cayeux. La famille ne figure pas sur le recensement des Juifs de l’arrondissement d’Abbeville de septembre/octobre 1940 ni dans les listes qui ont suivi. La maison du 6 rue du Commerce fut acquise par Chaïm et Sarah KESTEMBERG le 27 juin 1938 mais la famille possédait une autre résidence à Villemomble au nord de Paris. Pourquoi l’adresse de Cayeux plutôt que celle de Villemomble était celle de Sarah et Sonia lors de leur déportation reste un mystère. 

Cliquer ici Source : AJ 38 5079-5081 3426

Le 14 octobre 1942 le Préfet de Police à Paris informa le Préfet de la Somme que Chaïm KESTEMBERG avait quitté son domicile du 6, allée Courbet à Villemomble “sans laisser d’adresse, “ mais l’arrestation et la déportation de Sarah et Sonia le 23 septembre 1942 ne sont pas mentionnés.

En fait la correspondance dans le dossier d’aryanisation concernant la maison de Cayeux se déroule sans tenir compte du véritable drame qui se joue dans cette famille.  La propriété fut l’objet de démarches visant à son transfert possible dès 1942, mais en août 1944, quelques mois après le Jour du Débarquement Allié, M. BECQUET du Bureau d’Aryanisation économique à Paris fut très déçu de constater qu’elle n’était pas encore « aryanisée ».

Sarah KESTEMBERG (née BERGER) naquit le 23 février 1904 à LONDRES et Sonia le 26 juin 1923 à PARIS. Chaïm KESTEMBERG, né le 11 juin 1895 à OSTRAVICE (alt. OSTROWICE) en Pologne,  « de nationalité indéterminée » selon les documents, semble avoir échappé à la déportation.

Source: AJ 38 5079-81 micro, Dossier “Kestemberg” et Centre de Documentation Juive Contemporaine



Wednesday 05.11.22
Posted by David Rosenberg
 

MAYOR BRIGITTE FOURÉ PRESENTS THE MEDAL OF THE CITY OF AMIENS TO DAVID ROSENBERG, FEBRUARY 8, 2022

Jules Verne Room, Amiens City Hall, Photo: Kristiane Leme-Hebuterne

REMARKS OF MADAME FOURÉ [English translation]

Ladies and Gentlemen,

I am very happy to be here today to present the medal of the City to David Rosenberg.

One of my predecessors, Gilles de Robien, liked to say that in the word “Amiens” is the word “ami” (friend).

And David Rosenberg is most assuredly a friend of our city.

I particularly have in mind the exhibit  “To be a Jew in the Somme, 1940-45”, which we were privileged to see at the Citadel campus in 2019. You, David, have continued your attachment to the Departement since the days when, as a student, you wrote a thesis on Protestantism in Amiens!

The presentation of this medal to you is full of emotion for all of us and reminds us first, that there are, in the life of a nation, moments which wound the memory and the idea that one has of one’s country.

When, because of your work, we remember the victims of the Shoah, we honor them and triumph over their executioners who would condemn them to oblivion.

[Continued]

  • for the full text of Mayor Brigitte Fouré’s speech in English click here [translation Davant Dodson-Rosenberg and David Rosenberg]

  • for the full text of Mayor Brigitte Fouré’s speech in French click here

  • for the official video recording of the ceremony, click here

  • for the text of David Rosenberg’s acceptance speech, click here

Thursday 05.05.22
Posted by David Rosenberg
 

« VENTE D'IMMEUBLE ISRAÉLITE» : COMMENT LA PRESSE RÉGIONALE BÉNÉFICIE DE LA SPOLIATION DES «BIENS JUIFS »

Parmi les personnes et les collectivités à profiter financièrement du programme d’aryanisation, il faut compter les journaux régionaux.
Une fois que la valeur de la propriété israélite avait été estimée par les architectes, l'administrateur provisoire devait soumettre aux journaux le texte d'une annonce de vente qui serait publié plusieurs jours de suite. L'administrateur était tenu de payer pour les annonces avec ses fonds propres en réclamant le remboursement par la suite, avec une autorisation, une fois le bien acquis.
En tout cas, chaque annonce de "Vente d'Immeuble Israélite" procurait aux journaux un petit revenu. Le montant de ces revenus sur deux/trois années du programme d'aryanisation reste à calculer. Les revenus perçus ne faisaient pas partie du processus de restitution après la guerre au sens où ceux-ci ne leur étaient pas réclamés et on peut supposer que les sociétés qui ont succédé en ont profité et en profitent encore de nos jours.

Cliquer ici AJ 38 5066 0296 Facture pour une annonce déposée par M. Farge, Administrateur Provisoire, dans Le Progrès de la Somme

Cliquer ici AJ 38 5069 0654 Annonce de la vente de l'immeuble sise à 53, rue St-Fuscien, Amiens proposée par M. Revaux, Administrateur Provisoire

Cliquer ici AJ 38 5069 0625 Facture pour une annonce déposée par M. Revaux, Administrateur Provisoire, dans Le Progrès de la Somme

Cliquer ici AJ 38 5066 0184 Annonce de la vente de l'immeuble de la synagogue d'Amiens, 12, rue du Cloître de la Barge, proposée par M. Flet, Administrateur Provisoire

Cliquer ici AJ 38 5069 0615 Facture pour une annonce déposée par M. Revaux, Administrateur Provisoire, dans le Journal d'Amiens

Thursday 05.05.22
Posted by David Rosenberg
 

LES NOUVELLES GALERIES MODERNES (SUITE) : LE SOUS-PREFET ET LE NOUVEAU MAIRE, 1944

Tandis qu’Armand et Fanny DREYFUS, israelites, ex propriétaires des Nouvelles Galeries Modernes, finissaient leurs jours en Janvier 1944 en déportation à Auschwitz (voir post du 20 mars 2022), Honorius BOUDERLIQUE, ex commissaire gérant  de leur propriété, fut élu Maire de Cayeux à la fin de cette année.  Le Sous-Préfet de l’Arrondissement d’Abbeville [M. Georges JOSEPH] trouvait le choix malséant et s’exprimait dans ces termes dans une lettre au Préfet de la Somme :

« Abbeville, le 27 Décembre 1944

[Monsieur le Préfet]

J’ai l’honneur de vous adresser, sous ce pli, le procès-verbal de l’installation du Conseil Municipal, ainsi que de l’élection du Maire et de trois adjoints de la commune de Cayeux-sur-Mer, à la suite de votre arrêté du 6 décembre 1944.

Il ressort de ce document que M. Bouderlique a été élu en qualité de Maire. 

Sans que j’aie désiré obtenir plus amples renseignements ni modifier la décision du Conseil Municipal, je crois toutefois, dès maintenant, utile de vous faire connaître que M. BOUDERLIQUE, Honorius a été, pendant l’occupation, commissaire gérant du magasin “Les Nouvelles Galeries Modernes” à Cayeux-sur-Mer considéré à l’époque comme un “Bien Juif” aux termes de la législation imposée par l’occupant. Le dossier figure encore aux archives de la Sous-Préfecture.

J’ignore la position officielle prise à l’égard des administrateurs des biens israélites pendant la guerre mais il est permis de se demander si cette activité – particulièrement lorsqu’elle concerne une personne investie d’une fonction publique -- ne constitue pas un acte de collaboration à la fois économique et morale ».

Le Sous-Préfet

SOURCE: A.D.Somme 103 W 177 

Image from my photofile “Amiens2015_3092”

DR 23/03/2022  A suivre.

cliquer ici

20 Juin 1941

Marcassin, Maire de Cayeux, au Sous-Prefet

"..Le commissaire gérant [M. Bouderlique] n'ayant reçu que 2 affiches pour 40 mètres de façade [des Nouvelles Galeries Modernes], ...demande...de lui en adresser 2 autres."

AJ 38 5084/0347

Affiche rouge designant une affaire israélite mise en gérance A.D. Somme 26 W 679 Sous-Préfecture d'Abbeville

cliquer ici

Rémunération de 1.500 F par mois accordée à M. Bouderlique en tant que commissaire gérant des “Nouvelles Galeries Modernes" AJ 38 5084 0053-0054

Sunday 04.03.22
Posted by David Rosenberg
 

D’AUTRES MARTYRS À CAYEUX-SUR-MER : SARAH ET ESTELLE ROMANO    

Rue du Chevalier de la Barre in Cayeux, google maps accessed March 2022

Je savais depuis quelques années que Léon ROMANO, israélite de nationalité Grecque, possédait une maison à Cayeux-sur-Mer, rue du Chevalier de la Barre, pour laquelle il existait un dossier d’aryanisation.  Je ne voyais aucune preuve qu’il avait été déporté dans les camps d’extermination, et je ne savais pas s’il avait ou non une famille en France.

View fullsize   Click here/ cliquer ici
View fullsize 1931 Census Romano family at Cayeux Screen Shot 2022-03-22 at 6.56.34 AM.png

La découverte des noms des membres de la famille de Léon Romano sur le recensement de la population a Cayeux (1931) [ci-contre] méritait des recherches supplémentaires. Le site du Centre de Documentation Juive Contemporaine (CDJC) au Mémorial de la Shoah fournit des éléments à la fois pertinents et attristants :

Sarah ROMANO née FRADZI, 43 ans, et Estelle ROMANO, 19 ans, sa fille et celle de Léon, tous deux nées à Salonique, furent déportées le 9 Novembre 1942 par le convoi No. 44 de Drancy à Auschwitz.

58 rue de Saussure, Paris 17e (google map), accessed March, 2022

A gauche un photomontage d’Estelle Romano sur une balançoire (datée de 1935) et puis avec sa mère (sans date). CDJC, Mémorial de la Shoah (collection de Serge Klarsfeld).

A l’époque de leur arrestation, Sarah et Estelle habitaient 58 rue de Saussure à Paris [CDJC], à la même adresse qu’indiquait Léon Romano sur un formulaire d’aryanisation qu’il remplissait pour l’Administrateur Provisoire M. Chatelet à Cayeux la même année de 1942. Voir AJ 38 5082/2223 (au bas de ce post)

Quant aux autres membres du ménage présents à Cayeux en 1931, il est possible/probable ? nonobstant la divergence du prénom, que la cousine, « Vida CAPON née en Salonique en 1916 » selon le recensement de 1931 à Cayeux soit la même personne que « Varta CAPON, née à Salonique le 11 Juin 1916, habitant 33 rue Pétion à Paris » et qui, selon le CDJC, fut déportée par le convoi No. 44.*

Formulaire rempli par Leon Romano vers 1942, compris dans le dossier d’aryanisation de sa maison

Archives nationales de France AJ 38 5082 2223

Il est aussi possible/probable ? que le cousin, « Nissim BEJA, né à Salonique en 1911, mécanicien dentiste » selon le recensement de 1931 soit identique à  « Nissim BEJA, né à Salonique, le 24 décembre 1909, habitant 118 rue de Charonne Paris 11e »,  et déporté par le convoi no. 44 selon le CDJC, en dépit des différentes années de naissance *

On ne trouve plus trace de cette famille sur le recensement de Cayeux en 1936, et on ne peut établir définitivement combien de temps elle est restée à Cayeux.  Léon Romano possédait la maison à l’époque des « aryanisations. »  Il reste à découvrir comment Léon Romano et Irène et Rachel, deux autres filles mentionnées sur le recensement et nées en France à la différence d’Estelle, auraient échappés à la déportation.

*Les dates et l’orthographe donnés par différentes sources divergent quelquefois. Même pour Estelle Romano dont la déportation est incontestable il y a un désaccord entre l’année de naissance donnée dans le recensement de 1931 (« 1924 ») et celle donnée par le CDJC (« 5 Avril 1923 »).

Pour plus de renseignements sur cette famille, voir le précieux témoignage de Robert Romano, petit-fils de Rouben Romano qui fut le père de Léon :

https://muestros-dezaparesidos.org/la-vie-de-rouben-romano-racontee-par-son-petit-fils/

Rouben Romano, 80 ans, fut arrêté à Paris et déporté dans le même convoi que Sarah et Estelle Romano. Ces dernières furent dénoncées aux autorités avant leur arrestation au 58, rue de Saussure.


DR 3/25/2022

Sunday 04.03.22
Posted by David Rosenberg
 

L'OUBLI DU PATRIMOINE HUMAIN: ARMAND ET FANNY DREYFUS A CAYEUX-SUR-MER

L’inventaire général du patrimoine de la région Hauts-de-France contient depuis 2005 cette brève description d’un bâtiment à Cayeux-sur-Mer :

« Magasin de commerce dit Les Nouvelles Galeries Modernes à Cayeux-sur-Mer »

« … Construit au cours de la 1ere moitié du 20e siècle. Un ancien édifice aurait été transformé vers 1929 pour Armand Dreyfus, négociant à Dieppe (Seine-Maritime).  Les baies de l’étage carré ont été obstruées et à l’origine, le toit présentait un garde corps…  L’édifice comprend un commerce au rez de chaussée. Une porte donne accès à un logement situé à l’étage, agrémenté d’un balcon semi-circulaire. » 

Lire cette description pour quiconque connaît un peu l’histoire est pénible. C’était dans ce « logement situé à l’étage »,  dans la matinée  du 5 janvier 1944, que des membres de la Sicherheitspolizei  arrivèrent pour arrêter Armand Dreyfus, 71 ans, et son épouse, Fanny Dreyfus née Frey, 62 ans, israélites. Le couple avait vécu dans cet appartement tout au long de l’Occupation, pendant qu’un « Administrateur Provisoire » Honorius Bouderlique, liquidait leur stock et essayait d’ « aryaniser » le commerce et le bâtiment.  A la suite de  leur arrestation, Armand et Fanny Dreyfus furent transférés à Drancy et deportés par le convoi no. 66,  le 20/01/1944, en compagnie des autres juifs raflés dans la Somme, à Auschwitz-Birkenau.

Armand DREYFUS

Fanny DREYFUS

Je ne trouve pas que la vie et le sort des Dreyfus soient commémorés à Cayeux.  Ils devraient en être. Sans cela on risque de ne savoir d’Armand Dreyfus que ce que nous raconte l’inventaire du patrimoine c’est à dire un “négociant à Dieppe” venant à Cayeux vers 1929 -- et de Fanny Dreyfus, sa compagne, également martyrisée, rien du tout.              

DR, 18-03-2022   (à suivre)

D’autres documents accessibles sur ce site se trouvent aux pages suivantes:

--  1942, 11 mars Lettre d’Armand Dreyfus au Préfet de la Somme [Emile Pelletier] demandant de pouvoir rester dans l’appartement du première étage. Voir la page “Lettres Françaises”

-- 1944, 5 janvier Lettre d’Honorius Bouderlique au Préfet  de la Somme [Charles Daupeyroux] faisant mention de l’arrestation d’Armand et Fanny Dreyfus. Voir la page “1944 Rafle January 4-8”

-- Voir aussi texte et documents à la page “Case Studies“ sous “Aryanisation.” 

Sunday 03.20.22
Posted by David Rosenberg
 

L'INAUGURATION DE L'ANCIENNE SYNAGOGUE D'AMIENS – UNE NOUVELLE PHOTO

Voici une belle photo nouvellement venue à notre connaissance de l’inauguration de l’ancienne synagogue d’Amiens, 12 rue du Cloître de la Barge, le 3 novembre 1935. Elle rejoint deux autres photos plus connues de cet événement, mais qui ont une perspective plutôt d’en face de l’assistance.

Un compte rendu dans l‘Univers Israelite, le 27 Septembre 1935, six semaines avant l’inauguration, porte cette description : 

« La fête de Rosch-Haschana aura, cette année, une signification particulière pour la belle communauté d’Amiens. Les fondateurs de cette jeune Kehilla [congrégation] ouvriront dans un cadre charmant, la nouvelle synagogue, fruit de leur persévérance, digne d’eux et de leur labeur acharné.

Placé au centre de la ville, le temple se présente au promeneur avec une façade qui rappelle le style romano-byzantin et sur laquelle le verset de l’Ecriture « Aime ton prochain comme toi-même » accompagne les tables de la Loi.

A l’intérieur du temple se trouvent, à gauche et à droite d’un couloir, deux salles destinées l’une aux mariages, l’autre aux cours religieux. Devant nous se présente une autre porte sur laquelle on lit ce verset : « Ouvrez-moi les ports du salut, je veux les franchir et rendre hommage au Seigneur. »

La synagogue comprend 70 places pour les hommes et 50 places pour les dames.

Un petit jardinet sépare la synagogue d’une salle de fêtes. »

Mme Annick HANAU, Président de l’A.C.I.S., communique cette photo avec autorisation de la publier sur le site, 2022.

Source du texte. L’Univers Israelite, Vol. 91 No. 1, p. 12.
Pour d’autres renseignements sur la Synagogue voir la page Synagogue and Community

Saturday 03.12.22
Posted by David Rosenberg
 

<<LES RACINES CHRÉTIENNES DE LA FRANCE>>

Dans les années 1940, le peintre/verrier amiénois Pierre PASQUIER (1906-1971) exécutait une série de vitraux destinées à l’église paroissiale de Sainte-Anne, rue Vulfran-Warmé.  Ces productions sont encore visibles dans l’église et ont été inventoriées dans le patrimoine culturel de la région Haut de France.  

Verrière figurée, dite vitrail tableau (baie 32) : Les racines chrétiennes de la France (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Verrière figurée, dite vitrail tableau (baie 32) : Les racines chrétiennes de la France (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Pierre PASQUIER au Préfet de la Somme, 5 Mars 1943 AJ 38 5069/0650

Selon l’inventaire, certains vitraux auraient été produits pendant les années  d’Occupation, d’autres plus tard. Parmi les premiers on compte “le sanctuaire de Lourdes” (1943) et le “Saint Antoine de Padoue prêchant aux poissons” (1944). En 1945 selon la datation de l’inventaire, fut achevé “Saint Louis rapportant la couronne d’épines” et “Les Racines Chrétiennes de la France.” Ce dernier comprend de nombreuses images montrant l’alliance de la monarchie et de la foi : Christ, Saint Pierre, Saint Jacques, le roi Clovis I, Charlemagne, Saint Louis, Louis XIII, Saint Thérèse,  le pape Pie X – avec ces inscriptions : ENSEIGNEZ A TOUTES LES NATIONS/ 1908 PAROLES DE PIE X A L’EVEQUE D’ORLEANS/  “FRANCAIS FAITES VOS TESTAMENTS DE SAINT REMY/DE CHARLEMAGNE ET DE SAINT LOUIS/CHRIST ROI”

Au début de l’Occupation, l’atelier de Pierre Pasquier se trouvait au 11, rue Paul Sautai,  une petite rue qui va de la rue St. Fuscien à la rue Charles Dubois.  Mais au printemps 1943,  Pasquier cherchait un lieu plus commode.  Il s’intéressait à la maison du 53, rue St. Fuscien, propriété de Madame veuve DUCAS, née Julie WEIL  Madame DUCAS, Israelite, est allée vivre pendant l’Occupation à CHÂTELLERAULT (Vienne) et plus tard à AIGUES-VIVES  (Gard).  Les Allemands avaient requisitioné son spacieux immeuble bourgeois, mais seulement jusqu’à une date determinée. L’administration français, à partir de cette date en 1943, voulait “aryaniser” la propriété et M. Paul REVAUX, qui avait de multiples charges similaires, fut nommé Administrateur Provisoire avec cette mission. Les architectes Maurice THOREL et Z. CARPENTIER, estimateurs accrédités de propriétés israélites, avaient fixé la valeur de la propriété à 340.000F.  D’autres personnes que Pasquier voulaient soumissionner pour cet immeuble mais les Allemands s’opposaient à la visite de la population locale avant leur déménagement et les intéressées pour la plupart se décourageaient. Pourtant Pierre Pasquier était d’accord pour acheter la propriété à un prix réduit, établi par les autorités à 270.000 F. Comme tout soumissionnaire pour des “biens juifs” Pasquier et son épouse Simone PASQUIER née NORMAND devaient produire des documents attestant leur pure “aryanité” et celle de leurs ancêtres. L’achat fut accepté, homologué par les autorités et enregistré chez le notaire.  Dès juin 1943, Pierre Pasquier, sa femme, leurs trois enfants et divers apprentis furent libres d’occuper la maison. 

En septembre 1945, Madame veuve DUCAS est revenu d’exil.  N’ayant jamais consenti à la vente de sa propriété, elle adressa une requête au gouvernement après la Libération pour la restitution de ses biens, qui fut pleinement accordée. Les PASQUIER ont dû déménager, rendre les clés et payer les frais de procédure.  Il semble toutefois qu’il y eut un intervalle d’environ deux ans, entre juin 1943 et septembre 1945, au cours duquel le travail du verrier et de ses assistants sur les vitraux de l’église St. Anne, comme « Les Racines Chrétiennes de la France », auraient été poursuivis dans la résidence d’une propriétaire juive, injustement dépossédée. 

Sources : AJ 38 5069. 



Saturday 11.06.21
Posted by David Rosenberg
 

SELECTIONS FROM THE WARTIME DRAWINGS OF MAURICE THOREL AND Z. CARPENTIER, 1941-1944

View fullsize Immeuble, 30 Rue Albert Dauphin, Amiens (prop. : Monsieur WAITZ, Michel) 15 Janvier 1942 AJ 38 5082/2859
View fullsize Immeuble. 25 Rue Pointin Amiens  [prop. : Monsieur LOURIA  19 Janvier 1942  AJ 38 5082/1505
View fullsize Immeuble. 34 Rue Pointin. Amiens (prop.  : Monsieur LOURIA) 19 Janvier 1942 AJ 38 5082/1626
View fullsize Immeuble, 83 Rue Cocquerel, Amiens (prop. : Monsieur LOURIA) 19 Janvier 1942 AJ 38 5082/1100
View fullsize Immeuble, 21 Boulevard Maignan Larivière, Amiens (prop. : Monsieur FRIBOURG) 20 Janvier 1942 AJ 38 5079/2380
View fullsize  Immeuble. 35 Rue Pointin. Amiens  (prop. : Monsieur LOURIA)  21 Janvier 1942  AJ 38 5082/1774
View fullsize Immeuble, 5 Rue Porion, Amiens (prop. : Monsieur ARANIAS) 21 Janvier 1942 AJ 38 5084/0643
View fullsize Immeuble, 77 Boulevard de Pont Noyelles, Amiens (prop. : Monsieur LOURIA) 23 Janvier 1942 AJ 38 5082/1403
View fullsize  Villa Les Oiellets, Rue du Maréchal Foch à l’angle de la Rue d'Anglés, Cayeux-sur-Mer (prop. :  Monsieur TERRADE Samuel Berger) 3 Fevrier 1942 AJ 38 5082/2631
View fullsize Propriété. 6 Rue du Commerce, Cayeux-sur-Mer  (prop. : Monsieur KESTEMBERG, Chaïm)  3 Février 1942  pale but otherwise intact  AJ 38 5079/3459
View fullsize  Propriété. Villa la Tétracorde. Avenue Paul Doumer. Cayeux-sur-Mer (prop. : Monsieur TRAUBE RUTEMBERG  4  Février 1942 AJ 38 5082/2740
View fullsize  Propriété. Route de la Molière. Brighton-les-Pins (prop. : Monsieur PERLIN, Jacob) 5 Février 1942 AJ 38 5082/1941
View fullsize Nouvelles Galeries Modernes, Cayeux-sur-Mer (prop. : Monsieur DREYFUS [Armand]) 6 Février 1942 AJ 38 5084/0129
View fullsize Immeuble, 17 Rue des Augustins, Amiens (prop. : Monsieur LOURIA) “Croquis schématique” sans date AJ 38 5084/1158
View fullsize Relevé du Terrain, 2 Place du Marché Lanselles, Amiens (prop. : Monsieur Simon LEHR) 4 Avril 1942 AJ 38 5082/0156
View fullsize Relevé du Terrain, 3 Rue Saint Leu, Amiens (prop. : Madame LEHR, nee BRITSCH, Fanny) 14 Avril 1942 Aj 38 5082/0047
View fullsize 34 Place du Marché Lanselles, Amiens (prop. : Madame Veuve HAIMOVICI) 15 Juin 1942 AJ 38 5079/3039
View fullsize [Plan] 16 Rue des Sergents. Amiens (prop. : LEVY [Henri]) 16 Juillet 1942 AJ 38 5082 0659
View fullsize Plan du Terrain. Place Saint-Rémy & Rue Dusevel, Amiens  (prop. : Monsieur LAZARD)  17 Juillet 1942  AJ 38 5079/3570
View fullsize 9 Rue Flatters Amiens  (prop. : Monsieur LEVY [Henri])  19 Juillet 1942  AJ 38 5082/0714
View fullsize Place Florent Caille, No. 8, Amiens (prop. : Monsieur LEVY [Henri]) 19 Juillet 1942 AJ 38 5082/0536
View fullsize [Immeuble à l’usage de Synagogue] 12 Rue Cloître de la Barge, Amiens [prop.: DREYFUS FRERES] sans date AJ 38 5079/1400
View fullsize Plan, 52 Rue LeNôtre, Amiens (prop. : Monsieur LEVY [Henri]) 12 Août 1942 AJ 38 5082/0775
View fullsize Villa Bellevue, 74 Route Nationale, Mers (prop. :  Madame CREMIEUX) 27 Août 1942 AJ 38 5079/1152
View fullsize Propriété. Rue du Chevalier de la Barre. Cayeux-sur-Mer (prop. : Monsieur ROMANO) 15 Septembre 1942  AJ 38 5082/2239
View fullsize Propriété.  36 Rue du Hamel, Ault  (prop. : Monsieur LEVY [Edouard]) 15 Septembre 1942  AJ 38 5082/0359
View fullsize Villa Véronique Rue Grenier Gourlain, No. 26. Le Crotoy.  (prop. : RENAULT, Berthe) 15 Septembre 1942  AJ 38 5082/2064
View fullsize  Propriété, 22 Rue Dom Grenier, Amiens (prop. : Monsieur HAAS)  17 Septembre 1942  AJ 38 5079/2842
View fullsize Immeuble, 53 Rue Saint Fuscien, Amiens (prop. : Madame Veuve DUCAS) 23 Novembre 1942 AJ 38 5079/1842
View fullsize  Immeuble. 16 Rue Dufour. Amiens (prop. : Madame Veuve DUCAS)  25 Novembre 1942  AJ 38 5079/1620
View fullsize Propriété. Rue du Moulin.  Sailly-Laurette (prop. : Monsieur SEH) 5 Février 1943 AJ 38 5082/2526  Try also 2527
View fullsize  56 Boulevard de Saint Quentin, Amiens (prop. : Monsieur FRANCO) 3 Mars 1943  AJ 38 5079/2055
View fullsize Immeuble. Rue Saint Leu, No. 9. Amiens. (prop. :Monsieur SAWALSKI Jacob) 12 Mai 1943 AJ 38 5082/2473
View fullsize  Batiments totalement détruits, 42 Rue de Beauvais. Amiens (prop. : Madame Veuve HAITA) 8 Janvier 1944 AJ 38 5066 0759

The German occupiers moved with great swiftness in the Somme to impose their program of Jewish exclusion. The French civil administration was counted on to implement the various measures (registration, economic aryanisation).  Prefects like Emile PELLETIER (1940-1942) did not slow walk the aryanisation program as one writer has puzzlingly maintained, but were obediently aware of the urgency that the Germans attached to these measures and insisted that subordinates follow suit. 

The removal of all Jewish influence from the economic life of the country was a stated goal.  In late 1940, within months of the Armistice, Jewish businesses were placarded encouraging a boycott. However, this was only the opening gambit.  An overall goal was to transfer businesses from Jewish to non-Jewish hands. French civilians were appointed by the Prefect and assigned to manage the transfer of specific enterprises.  A meeting at the Prefecture on January 10, 1941, attended by the German military representative Dr. BAUCH, was called to address questions that these managers, known as “commissaires gerants,” might have about the process.  Dr. BAUCH insisted that the businesses were to be sold or liquidated whether the Jewish owner agreed to it or not. Once a business was under the administration of a commissaire gerant the boycott placard was removed and replaced with a new one urging patrons to return. 

The aryanisation of Jewish businesses was underway for about year in the Fall of 1941, when it was determined that buildings and other property owned by Jews should also be sold. It was not proposed to sell the building in which the Jewish proprietor was living (though see “Case Studies”) but rather rental properties (“maisons de rapport”). With this in mind, the process of hiring “Provisional Administrators,” again from the ranks of the French civilian population, was begun.  They would act as real estate agents for the disposal of the individual properties.  It was also necessary to appoint an appraiser of the properties to help set the price at which they would be advertised for sale.  On October 11, 1941, the architect Maurice THOREL was offered and accepted the position. In December 1941, Mr. Z. CARPENTIER another local architect joined THOREL in this work.  They were paid a stipend for each property appraised.  Their first appraisals were of properties belonging to the President of the Jewish Community Association and Founder of the Synagogue, Leon LOURIA, on December 12, 1941.  The appraisals then continued through 1944 and included properties throughout the Department including in coastal towns like Ault, Cayeux-sur-Mer, Brighton-sur-Pins, Mers-les-Bains, and le Crotoy.  At each stop, the architects would file a detailed report on the structure and condition of the property and estimate its value.  They also provided a signed and dated architectural drawing of the property.

We have arranged the images in chronological order depending on the dates on the drawings. Though in a number of cases the microfilmed and digitized version of the drawings is disappointingly pale, I like these documents as a kind of visual shorthand of the “aryanisation” process.  For clearer exhibition, the originals could be re-photographed from the original paper records of AJ 38 at the Archives Nationales at Pierrefitte-sur-Seine. Other documents would no doubt also serve in their own way: for instance, newspaper ads for the properties indicating “Jewish building for Sale” (“Vente d’Immeuble Israelite”) or signed statements in individuals’ hands asserting, as a condition of purchase, that they had “no members of the Jewish race in their family background.” However, I invite the reader to click through this display as a quick tour of some stops along the road of aryanisation in the Somme.  Other documents relating to aryanisation may be found on this site at the following links as of 9/2021:

Minutes of the Meeting of Commissaires Gerants at the Prefecture, January 10, 1941

http://www.jewsofthesomme.com/appropriating-jewish-properties

Other documents:

http://www.jewsofthesomme.com/administratorsandarchitects

http://www.jewsofthesomme.com/bidders

http://www.jewsofthesomme.com/case-studies





Saturday 08.28.21
Posted by David Rosenberg
 

PHOTOS OF A GERMAN ANTI-AIRCRAFT UNIT IN AMIENS IN MAY 1942

View fullsize In front of the Lycée Sacré Coeur, Amiens, 31 May 1942
View fullsize Along the rue des Augustins, Amiens, 1942
View fullsize Along the rue Cormont, beside the Cathedral of Amiens, 24 May 1942
View fullsize Emerging onto the Cathedral plaza from the rue Cormont, Amiens, 24 May 1942
View fullsize Along the Boulevard de Belfort, Amiens, 1942
View fullsize Announcing orders for the day, in front of the Lycée Sacré Coeur, Amiens, 31 May 1942

At the end of May 1942, a German anti-aircraft (FLAK Luftwaffe) unit, presumably assigned to duty at a nearby airfield, bivouacked in Amiens, staying at one point at the Residence Hall (Pensionnat) of the Lycée Sacré Coeur, 2 rue des Augustins. The accompanying photos, taken by an unidentified photographer, formed part of a scrapbook that appeared with a collection of WW II memorabilia in an online auction in March 2021. The six small photos show the unit being read the orders for the day by an officer on the steps of the Pensionnat and parading through Amiens along the rue des Augustins, the rue Cormont (which flanks the south side of the Cathedral) and the Boulevard de Belfort.

While the unit seems to have been in Amiens only briefly and while there was a regular German military and police presence in the city, the photos stand out when juxtaposed against the deteriorating situation of the local Jewish residents.

The last week of May 1942 sees the issuance of the legislation imposing the wearing of the Yellow Star on all Jews above the age of six. Directed by the Occupying Germans, the Yellow Star program is completely administered by the French civil administration and the police. On the street in Amiens where the soldiers bivouack, at No. 17 rue des Augustins, live the President of the Jewish Community Association, Léon Louria and his family, their residence adjoining the Louria textile manufacturing facilities. On June 3 Mr. Louria appears at the Amiens police station to collect and sign for the yellow star badges for himself, his wife and their daughter; however on June 17, he is arrested in the nearby rue de l’Amiral Courbet by the German authorities and sentenced to two years of administrative detention in the camp of the Citadel of Doullens, for “not wearing his yellow star in the prescribed manner.”

The parade of German soldiers also passes through the rue Cormont, along the south side of the Cathedral, buttressed to protect against damage from war, past the famous statue of the Vierge dorée (the gilded image of Mary). Off to their left runs the short street, the rue Porion. It ends (though not in the photo) at a building on the rue du Cloître de la Barge which served the Jewish community as its synagogue, before being occupied by members of a French fascist group, the Parti Populaire Français. Two Polish Jewish sisters occupied an apartment on the second floor, but they have fled. On the rue Porion there lived several immigrant Jewish families who had smaller textile businesses : Khanane Levine and Taube Grinfeder, Jacques Aranias and Victoria Eli and their children. They evacuated or were forced to evacuate their homes prior to this date.

The photo taken of the soldiers on the Boulevard de Belfort shows the Hotel Carleton in the background as the marchers pass before a wallpaper and home decoration store and Chaussures André, a national chain of shoe stores which appears to have been the subject of an extensive “aryanisation” proceeding documented in the French National Archives.

On July 16-17, 1942, less than two months after the brief decorous sojourn of the German FLAK unit in Amiens, there occurred the terrible Vel d’Hiv roundup in Paris, followed almost immediately, on July 18 and 19, 1942, by the arrests of half a dozen foreign Jews in Amiens and Pierrepont-sur-Avre, and their eventual deportation from Drancy to Auschwitz. See 1942, Rafle

NB. One of the photos of the unit in the rue Cormont bears the date of 24-5-42 on the back, but another photo, showing the circle of German officers at the Pensionnat, has the date 31-5-42 on the back. It is unclear whether the photos represent two different stays by the unit or one continuous one.

View fullsize SoldiersCentered+7.jpg
View fullsize SoldiersCentered+6.jpg

I owe the identification of the unit as a “FLAK Luftwaffe” unit to the previous owner of the photos, Mr. Régis BONNERY, who made the identification on the basis of the insignia on the uniform of one of the officers.

Tuesday 08.03.21
Posted by David Rosenberg
 

MAURICE (MORDKO) GRYNBERG, A POLISH JEWISH MEDICAL STUDENT IN AMIENS IN THE 1930’S, DESCRIBES HIS SITUATION, THEN AND AFTERWARD

In 2015, Harry GRYNBERG made the long trip from Australia to Amiens to tour the World War I battlefields and to look for some places that his father Maurice had written about or mentioned.  When he visited Amiens, Harry was graciously received by Dr. Guy ZARKA, President of the Jewish Community. I asked Harry recently if he would be willing to share some of the documents he had mentioned in previous correspondence as well as some photographs.

The first document is a kind of report that his father wrote, straightforwardly describing in English some of his experiences and hardships before finally coming to Australia to join his family in 1947.  Maurice GRYNBERG is an example of a number of Jews in Amiens before the Occupation, Polish (like Maurice) or Middle Eastern, whose documentary footprint in the Somme was light and who may easily escape notice .  By the time of the German bombings in May 1940 and the Occupation, a number of Jews formerly living in the region, went (or as Maurice describes it “fled”) to other places.  One puzzle for the reader surrounds his grim reference to his three years in CASTENET (Garonne). 

Text transcribed from handwritten document:

M. Grynberg

Bridge Road

Richmond, Australia

GRYNBERG, Mordko, born February 1914 in SIEDLCE (Poland).

“ In 1932 I have passed my matriculation examination with success, after that I went to France for higher studies.

In 1934 I passed with success the examinations of Physics, Chemistry and Natural Science (P.C.N.) in the Preparatory School of Medicine and Pharmacy of AMIENS.

These P.C.N. studies consisted of all physical studies with practical laboratory exercises, all chemistry studies (inorganic and organic), with practical laboratory exercises.

Then in 1934 I began my medicine studies and until the war broke out I completed three years of medical studies.

In 1937 I became a sworn Interpreter in the Court of Appeal in AMIENS.

During the War I was employed as a chemist in an aeroplane factory named POTEX S.N.C.A.N. (Société Nationale de Construction Aeronautique du Nord) in MEAULTE (Somme) France.

My duties in the above factory were physical and chemical control of all supplies (raw material, apparatus), control of all machineries and also chemical analysis (quantitative and qualitative).

When in 1940 France was occupied by the Germans, the staff was discharged and I fled to the unoccupied territory (Vichy territory) and was forced to reside in the village [of] CASTENET (Haute Garonne).

During my three year stay in the above mentioned place, I experienced severe hardships.

On the 1st of October 1943, with the aid of the French underground movement, I crossed the Franco-Spanish border. I was 4 months in LERIDA, Spain, until the British Consulate in Barcelona gave me a certificate to enter Palestine.

In Palestine I worked from 1944 to the end of 1946 in [the] Rothschild Hospital, HAIFA, as male attendant and my duties were assistance in surgical theatre, first with ward duties and surgical massages.

On the 17th of January 1947 I came to Australia to join my family.

M Grynberg (signed)


In conveying scans of the photos and documents with permission to put them on this website, Harry Grynberg made the following observation:

“I have included a family photo from Marseille in 1939. Maurice's parents and younger brother received visas to Australia in 1939 and were on their way, I believe. Due to a pogrom that occurred in Brest, Poland in 1937, the Australian government provided 1000 visas for Jews to immigrate to Australia, which his family mostly took up. One married sister remained in Poland and perished in the Holocaust.  Maurice presumably wanted to finish his studies. I don’t know whether the “school” photo was the medical school or the premed school, possibly the latter.”  Harry Grynberg to David Rosenberg, April 29, 2021.


View fullsize Amiens undated medical school Maurice second from left back row elevated
Amiens undated medical school Maurice second from left back row elevated
View fullsize Brief History Maurice Grynberg_Page_1
Brief History Maurice Grynberg_Page_1
View fullsize Brief History Maurice Grynberg_Page_2
Brief History Maurice Grynberg_Page_2
View fullsize certificate of studies photo 1934
certificate of studies photo 1934
View fullsize Amiens 1935 Maurice 3rd from right
Amiens 1935 Maurice 3rd from right
View fullsize medical studies certificate 1937
medical studies certificate 1937
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clean record statement
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Medical studies certificate 1939
View fullsize Marseille 1939 with parents and brother max who were on the way to Australia from Poland
Marseille 1939 with parents and brother max who were on the way to Australia from Poland
View fullsize bus ticket 1940
bus ticket 1940
View fullsize undated Maurice working in Castanet (Haute Garonne) 1940-43
undated Maurice working in Castanet (Haute Garonne) 1940-43
View fullsize Lerida, Spain 6 Nov 1943 Maurice third from left, also noted: Joseph Markarovsky, Marcel Markarovsky and Bernard Schumann.
Lerida, Spain 6 Nov 1943 Maurice third from left, also noted: Joseph Markarovsky, Marcel Markarovsky and Bernard Schumann.
View fullsize Haifa 1945
Haifa 1945
Tuesday 05.18.21
Posted by David Rosenberg
 

TWO UNKNOWN PHOTOS AND SOME ADDITIONAL INFORMATION ABOUT LEIB DOUBCHAK AND HIS FAMILY, COURTESY OF MYRIAM DINIM*

*The DININ name was later changed to DINIM (see concluding note)

We know a certain amount from archival documents about Leib (Léon)  DOUBCHAK, an artisan tailor, born in Odessa on 7 October 1895. His father David Doubchak was also a tailor and his mother’s maiden name was Sarah Rimmerman. Leib Doubchak came to France in 1905 at the age of 10 and was working as a tailor in Paris by 1915.  On 16 September 1920,  in Amiens, he married Marie DININ,  also Jewish, born in Orleans, France, 14Sept 1897.  She ran a shoe business in the Picard city (and other places) with her father Emil and her mother Sophie Podkaminer.  Leib Doubchak and Marie Dinin had a son in 1922 but were divorced by court decision on 25 February 1925.  In 1926, Leib married Rosa FREYER, a French-born Jew from Paris. The couple moved to Amiens in 1932 and took up residence at 30, rue Contrescarpe, a narrow street behind the present-day (2021) Caumont Theatres and close to the train station.  Leib did a custom business as a tailor of women’s apparel, operating out of his home. He and Rosa were forced to register as Jews in Amiens in October 1940.

In early 1941, Leib Doubchak stopped his custom tailoring practice and sought work in the large department stores of Paris.  In May of 1941, the French police on orders of the German authorities, created fiches for the foreign origin non-citizen Jews of the Somme, Leib Doubchak among them.  Those whose history and reputation suggested criminality or perhaps communist political associations were candidates for internment. The police vouched for Leib Doubchak’s record and character as it did for the other foreign-citizen or stateless Jews in the group. 

AJ38-5074_3141

AJ38-5074_3142

We thus have Leib’s fingerprints and a detailed, arcane catalogue of his physical traits but, based on those, there is no way of actually picturing him!  

We know further that he was arrested in Paris on June 22, 1941 along with a number of other ex-Soviet citizens/Jews on the day the Germans invaded the Soviet Union and that he was interned in Compiègne. Thereafter a substantial correspondence including letters from Rosa Doubchak and various Vichy officials illustrate attempts to intervene on his behalf (AJ 38 5072/1777-1778 and surrounding). These efforts were in vain. Leib Doubchak was sent to Drancy and on 14 September 1942, more than a year after his arrest, he was deported to Auschwitz in Convoy 32.   Rosa, forced to wear the yellow star and the subject of a photo fiche in June 1942, was herself arrested in the roundup (rafle) in Amiens and the Somme on January 4, 1944.  She was fortunately saved at the Amiens train station by a railroad worker who pushed her out of sight of the other arrestees (see Rafle 1944 Témoignages).  She reemerged in Amiens after the Liberation, continuing for a number of years the tailoring work formerly shared with her husband. 

All this is what we already knew of Leib Doubchak and his family from the documents.  Thanks, however, to some communications from Myriam DINIM, granddaughter of Leib Doubchak and of his first wife, Marie DININ, we now have some very  pertinent additional documentation and information.

First, Myriam Dinim has made available several photographs: 

Leib Doubchak and Marie Dinin (before April 1922)

-- One shows Leib Doubchak and Marie Dinin sometime before1922.  

-- Another  (probably earlier but hard to exactly date) is of a wedding party, notable for the presence not just of Leib (back row white shirt) but also, according to Ms. Dinim, of two of his sisters Rosa and Anna Doubchak (in the row below Leib Doubchak in white dresses). Myriam Dinim recalls meeting her two great aunts at the home of the daughter of Rosa in Le Bourget outside Paris in the 1960s.

We also learn from Ms. Dinim about a brother, Henri, older by ten years than Leib, who was also deported from Drancy to Auschwitz a month before Leib on Convoy 22, 21 August 1942. The spelling of the name is a bit different.  Henri DOUBJACK, but Ms. Dinim has certainty of knowledge of their sibling relationship and common tragic fate. (C.D.J.C. 3 May 2021)

Many thanks to Myriam DINIM for agreeing to share these precious photographs and information about her famiy.  3 May 2021.  

Other notes: 

Myriam indicated that after moving to Israel her father changed the family name from DININ to DINIM, a word which means “laws” in Hebrew.  She also indicated that Leib Doubchak was born in Tarnopol near Odessa, as was his older brother Henri (the C.D.J.C. lists the incorrect “Tomaspol” for Henri?).  She assumes that the Doubchak family moved en masse to France in 1905. 

David Doubchak, Leib’s father was deceased before 16 September 1920, when Leib married Marie Dinin in Amiens. Sarah Rimmerman was still alive at that point and was present at the wedding.

Wedding photo undated showing Leib Doubchak  topmost row in white shirt; his sisters in white dresses one row below

Wedding photo undated showing Leib Doubchak topmost row in white shirt; his sisters in white dresses one row below

Friday 05.07.21
Posted by David Rosenberg
 

ANDRÉ DANIEL: UNE LETTRE ET UN SOUVENIR D'ÉVACUATION

André DANIEL, confectionneur, était Président du Comité de Bienfaisance de la Synagogue d’Amiens avant la guerre.  Ce Comité secourrait les pauvres de la communauté juive. Quand les refugiés arrivaient d’Allemagne, d’Autriche ou d’ailleurs, il leur venait en aide aussi.

Voici une lettre de M. DANIEL écrite à l’un de ses associés avec l’en tête de son entreprise.  J’ai acheté cette lettre récemment (Janvier 2021) à un collectionneur. On peut y voir la Cathédrale et  l’Horloge Dewailly sur l’en tête.

Source : Collection privée 

Les bombardements du 18 au 20 mai 1940 furent suivis par une évacuation massive de la population. Certaines familles ne sont pas revenues tout de suite mais ont cherché un refuge ailleurs. Ces personnes ne figurent pas sur les recensements d’Israélites de septembre/octobre 1940 ou sur ceux qui suivirent.

Voici un souvenir de l’évacuation d’André DANIEL le 21 mai 1940.  Le récit se trouve dans une lettre écrite au Préfet de la Somme presque deux ans après l’événement par M. HERMAND, « Administrateur Provisoire » de l’Affaire ANDRÉ DANIEL :

« Le 2 mai 1942

Monsieur le Préfet  

 Le vendredi 24 avril [1942] je suis parti pour Lyon afin de rencontrer  M. DANIEL. 

 En effet, Monsieur DANIEL, qui est resté à Amiens jusqu’au dernier moment, a quitté précipitamment son bureau … rue des Sergents, le lundi, 21 mai [1940] vers midi, ayant été informé par un Officier que les troupes allemandes entraient dans Amiens par le Boulevard de Beauvillé. » 

Source : AJ 38 5064/1657, Lettre de M. Hermand au Préfet, 2 Mai 1942. 

Friday 05.07.21
Posted by David Rosenberg
 

POLISH JEWISH IMMIGRANTS IN AMIENS – PHOTOS AND A LETTER FROM THE COLLECTION OF ESTHER BIRNBAUM

(communicated with permission to post by M. Claude WATTEEL, February 2021)


Jewish immigrants from Poland were among the earliest victims of the Shoah from the Somme.  Natan FAKTOR, Jacob BIRENBAUM, Ettel BIRENBAUM née SANDIG, and Georgette BIRENBAUM (this last a six year old child), and Michel BIRNBAUM were some of these unfortunates.  So, too, were Chana and Thérèse GRINFEDER. Though all had resided in Amiens, they were arrested while living in PARIS or environs and were deported to Auschwitz, in most cases from Drancy (See List of Deportations) Zalman REDLICH and his wife Gitla REDLICH née TCHAPNIK, Abraham LEWENBERG and his wife Sarah LEWENBERG, née FAKTOR on the other hand were arrested in AMIENS in the wake of the regional rafle which followed Vel d'Hiv roundup in Paris. 

In his path breaking study D’Amiens á Auschwitz : la tragédie des Redlich  (self-published, 2nd ed., February , 2016), the historian Claude WATTEEL has emphasized the ties that existed among certain of these families. Michel BIRNBAUM and Zalman REDLICH both came from KOSZYCE, a small town ("shtetl" in Yiddish) in Poland and were friends and witnesses at each other's marriages. 

As an outgrowth of his research, M. WATTEEL contacted Esther BIRNBAUM, née SYLBERWASSER. daughter-in-law of Michel BIRNBAUM, mentioned above, and Ms BIRNBAUM shared these photographs and a scan of the postcard/letter sent by Michel BIRNBAUM from Drancy on the eve of his departure to Auschwitz to his wife Dvora/”Dora” and son Samuel Victor.  The photos depict 1) a wedding grouping at the marriage of Michel and Dvora in AMIENS in 1935, and 2) Michel, Dvora, and Samuel Victor wearing yellow stars in June 1942, most likely in Paris.

In the wedding picture, as M. WATTEEL has pointed out, the man, woman, and boy at the far left of the photo at the end of each row, can be identified based on the photo/fiches in the exhibit “Who is a Jew?” as Abraham and Sarah LEWENBERG, née FAKTOR, she a sister of the bride, and their son Paul LEWENBERG, born in Amiens in 1930. Paul was saved though his parents were deported.  I think that the person to the right of Dvora in the wedding photo might well be her brother Natan FAKTOR, subsequently deported in March 1942 with the first convoy from France.  It is not unreasonable to think that Jacob BIRENBAUM, another immigrant from KOSZYCE, and his wife Ettel (also later deported as was their daughter Georgette born in Amiens in 1936) might figure in this photo as well, based on other documentation attesting their presence in Amiens at this time.

How had Dvora and Victor, shown in Paris with yellow stars, been able to escape when Michel BIRNBAUM was arrested?

The Memorial Plaque to the Martyrs of Deportation, erected in the synagogue of Amiens in 1948, omits mention (as it also does for the “Refugees from the East”) of Natan FAKTOR, Jacob BIRENBAUM, Ettel BIRENBAUM, Georgette Paulette BIRENBAUM, and Michel BIRENBAUM.  Nor are they mentioned on the list of deportees drawn up by Lucien AARON. They had apparently left Amiens before the Compulsory Registration in September/October 1940. We need to understand at what point they left Amiens and why. Their addresses at the time of their arrests in Paris are sometimes known, but questions remain.

Monday 04.05.21
Posted by David Rosenberg
 

LETTRE D’UN OFFICIER JUIF BRITANNIQUE A AMIENS A LA LIBERATION --RECEMMENT TRADUITE PAR ALAIN BOLEC

M. BOLEC a eu la gentillesse de traduire en français une lettre du Lieutenant Raymond GOLDWATER, qui est arrivé à Amiens avec les forces britanniques lors de la Libération d'Amiens le 31 aout 1944.  La  lettre datée de 19 Septembre 1944 fait partie de toute une correspondance en anglais qui a été numérisée par les Archives Départementales de la Somme et qui est accessible sur leur portail. Cette lettre écrite à son frère Stan en Angleterre, est importante pour son récit, empreint d’une grande tristesse, de la restauration du culte israélite dans la synagogue d’Amiens. C’est également le cas pour la rencontre entre Raymond GOLDWATER et Marguerite LOURIA, née ARANIAS et son fils Jacques. Ceux-ci ont avec M. BOLEC un lien de parenté car il est le petit-fils du frère aîné de Marguerite LOURIA, ce qui donne tout son sens à son travail de traduction.

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TRADUCTION DE LA LETTRE DE RAYMOND GOLDWATER DATEE DU 19 SEPTEMBRE 1944

Cher Stan,

Ce Jour de Fête juive (Yom Tov) a été merveilleux à tous points de vue. J’ai réussi à organiser avec brio tous les offices qui se sont tenus à la synagogue. Ce fut le premier office à la synagogue depuis quatre ans. Etaient présents environ trente soldats ainsi qu’une demi-douzaine de français réunis dans le bâtiment au sol carrelé, éclairé par deux candélabres mais vide exception faite des chaises, de la téba (autel) et de l’Arche Sainte derrière le rideau que nous avions installé avec les moyens de fortune.

Nous étions tous conscients que c’était un moment très fort and on pouvait ressentir la tension issue de la profonde émotion générée par cet office. Les français étaient littéralement en larmes et après avoir dit quelques mots aux autres pour leur expliquer le caractère exceptionnel de cet office, le reste d’entre nous étaient à l’unisson. J’éprouve une grande fierté d’avoir joué un rôle majeur dans la reconstruction de la synagogue et le déluge de remerciements que je reçus à cette occasion est quelque chose que je n’oublierai jamais.

Ainsi nous célébrâmes nos offices que je dirigeai principalement en personne et je dois ajouter que nous avions trois rouleaux de la Torah qui avaient été cachés pendant « l’Occupation Allemande ».  Certains d’entre nous allèrent dîner et déjeuner chez la dame que j’ai mentionnée auparavant… (Il décrit en détail le repas et continue) …  Soit dit en passant, j’ai beaucoup d’admiration pour cette grande dame française : ses habits et son maquillage sont superbes. Elle a réussi à conserver son calme et sa prestance en dépit de toutes les épreuves qu’elle a traversées. Nul ne peut imaginer qu’il manque son mari et ses deux filles et qu’elle ne s’attend pas à les revoir.

Son fils espère pouvoir rejoindre l’Angleterre dans une quinzaine de jours : je lui ai donné ton adresse de Endsleigh Court ... S’il n’arrive pas à te voir, je lui ai donné le 85 Sanderson Rd car Tante Rose connaît un peu le français (?) je suppose. Son nom est LOURIA.

Un grand merci pour les livres. Ne m’en envoie plus car je n’ai pas lu grand-chose récemment et j’ai assez de livres pour quelque temps. Pourrais-tu m’envoyer de la crème à raser Colgate sans blaireau car je commence à en manquer.

C’est tout pour l’instant. Désolé j’ai complètement oublié ton anniversaire. Joyeux anniversaire.

Ray

RGoldwater

Monday 04.05.21
Posted by David Rosenberg
 

PHOTOGRAPHIES DE LA FAMILLE JACQUES ARANIAS

View fullsize Jacques Aranias, né le 18 septembre 1899 à Brousse en Turquie, épreuve de photo prise à Amiens, environ 30 ans
Jacques Aranias, né le 18 septembre 1899 à Brousse en Turquie, épreuve de photo prise à Amiens, environ 30 ans
View fullsize Victoria Aranias (Eli), née en 1906 à Constantinople et ses deux enfants, années 1930.
Victoria Aranias (Eli), née en 1906 à Constantinople et ses deux enfants, années 1930.
View fullsize Jacques Aranias, 19 avril 1922, Bureau du Grand Garage
Jacques Aranias, 19 avril 1922, Bureau du Grand Garage
View fullsize Jacques Aranias, Bruxelles, Noël 1927_0002
Jacques Aranias, Bruxelles, Noël 1927_0002
View fullsize Jacques Aranias, Bruxelles, Noël 1927_0001
Jacques Aranias, Bruxelles, Noël 1927_0001
View fullsize Jacques Aranias, jeune, photo non datée, prise à Bruxelles
Jacques Aranias, jeune, photo non datée, prise à Bruxelles
View fullsize  Jacques Aranias, photo non datée à Amiens, envrion 30 ans
Jacques Aranias, photo non datée à Amiens, envrion 30 ans
View fullsize Jacques Aranias, sa femme et leurs amis à Cayeux avant guerre
Jacques Aranias, sa femme et leurs amis à Cayeux avant guerre
View fullsize Jacques Aranias, sa femme Victoria et un de leurs enfants,
Jacques Aranias, sa femme Victoria et un de leurs enfants,
View fullsize Jacques Aranias, Victoria et 2  enfants, Ginette et Yvette_0001
Jacques Aranias, Victoria et 2 enfants, Ginette et Yvette_0001
View fullsize Jacques Aranias au service militaire, non datée
Jacques Aranias au service militaire, non datée
View fullsize Jacques Aranias avec un ami, photo non datée
Jacques Aranias avec un ami, photo non datée
View fullsize Photo datée probablement de Josette, 19 novembre 1941
Photo datée probablement de Josette, 19 novembre 1941
View fullsize Photo datée  de Victoria Aranias, 4 juin 1943
Photo datée de Victoria Aranias, 4 juin 1943
View fullsize Passeport de Jacques Aranias délivré le 28 août 1947 à Amiens
Passeport de Jacques Aranias délivré le 28 août 1947 à Amiens
View fullsize Passeport de Jacques Aranias délivré le 28 août 1947 à Amiens_0001
Passeport de Jacques Aranias délivré le 28 août 1947 à Amiens_0001
View fullsize Passeport de Jacques Aranias délivré le 28 août 1947 à Amiens_0002
Passeport de Jacques Aranias délivré le 28 août 1947 à Amiens_0002
View fullsize Photos de famille à Cayeux sur Mer non datées après guerre_0003
Photos de famille à Cayeux sur Mer non datées après guerre_0003
View fullsize Photos de famille à Cayeux sur Mer non datées après guerre_0002
Photos de famille à Cayeux sur Mer non datées après guerre_0002
View fullsize Photos de famille à Cayeux sur Mer non datées après guerre_0001
Photos de famille à Cayeux sur Mer non datées après guerre_0001

En février 2021, Alain BOLEC, Professeur agrégé d’anglais honoraire, demeurant à Paris,  petit-fils de Jacques ARANIAS m’a contacté après avoir consulté le site « jewsofthesomme » sur internet. De ce contact s’en est suivie une fructueuse collaboration.  En accord avec son oncle Guy ARANIAS, fils de Jacques ARANIAS, Alain BOLEC a mis à notre disposition une série de 16 photographies familiales et un passeport préalablement scannés. Ceux-ci sont consultables avec leur permission sur ce lien.

Contraints de quitter Amiens en 1942 (voir Case Studies/Aryanisation), Jacques ARANIAS et sa famille se sont cachés à Paris, 23 rue d'Abbeville, jusqu'à la fin de l’Occupation.  Son beau-frère Léon LOURIA, Président de la communauté israélite, est mort en déportation. Sa sœur, Marguerite LOURIA née ARANIAS, a échappé à l’arrestation lors de la rafle du 4 janvier 1944 mais est décédée précocement de maladie en mars 1945. 

Après la Libération les ARANIAS sont retournés à Amiens.  Ils ont repris leur commerce, “aryanisé” pendant la guerre, et se sont réinstallés au 5 rue Porion, tout près de la synagogue.   Le recensement de 1946 à Amiens indique la composition de la famille : Jacques et sa femme Victoria ARANIAS, née ELI et leur quatre enfants : Ginette (1929),  Yvette (1931), et Josette (1937) toutes nées à Amiens et Guy né en 1943 alors que la famille était cachée à Paris.  Un autre membre de la famille, la mère de Jacques ARANIAS, Esther ARANIAS (née LOURIA) née en 1869, qui vivait auparavant  à Bruxelles, s’était également installée dans le foyer avant cette date. 

Monday 03.29.21
Posted by David Rosenberg
 
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